Basée à Mèze dans l’Hérault, la société Biotope est spécialisée dans l’inventaire d’espèces protégées avant le début des chantiers de BTP dans les zones naturelles. Une activité en plein développement face aux batailles judiciaires lancées par les défenseurs de l’environnement autour de ces projets, et pour laquelle elle va recruter 200 personnes. Voici le portrait de l’un de ses salariés.
Quand la présence d’une espèce protégée peut bloquer un chantier, mieux vaut anticiper les recours des défenseurs de l’environnement. C’est la mission que s’est donnée Biotope, une entreprise basée à Mèze dans l’Hérault. Le rôle de ces experts : faire l’inventaire de la nature avant travaux. Et face à l’essor de son activité, le bureau d’études a décidé de recruter 200 personnes. Pour comprendre en quoi consistera leur métier, nos journalistes Florent Hertmann et Camille Thomaso ont suivi l’un des salariés de Biotope sur le terrain.
A Jonquières dans l’arrière-pays héraultais, Louis Hébert est en campagne en ce moment : il longe le tracé de la future installation de canaux d’irrigation. Ce spécialiste en agroécologie réalise une étude de terrain afin d’évaluer les impacts des travaux sur la faune et la flore locales :
On va identifier les zones où les espèces nichent ou vivent et on va littéralement conseiller de passer à côté ou faire en sorte d’adapter le projet pour que son impact soit réduit au maximum.
Louis Hébert, chargé d’études « Faune et flore » chez Biotope
La tourterelle des bois, espèce non protégée mais en voie d’extinction, ou encore le lézard ocellé n’ont plus de secret pour lui. Il est capable de les repérer immédiatement :
J’ai appris à connaître les oiseaux en lisant et en relisant des livres spécialisés. Après, en sortant en extérieur, on s’amuse à les voir, à les écouter. Maintenant, je ne m’intéresse plus seulement à l’ornithologie, mais aussi aux reptiles, aux amphibiens, aux insectes, aux mammifères.
Louis Hébert, chargé d’études « Faune et flore » chez Biotope
Devenue leader européen de l’ingénierie écologique, la société Biotope, créée il y a 29 ans par le naturaliste Frédéric Melki, surfe sur la prise de conscience environnementale. Pour accompagner son essor, un tiers de 200 collaborateurs qu’elle espère recruter d’ici fin 2022 le seront en contrat à durée indéterminée (CDI), pour des postes basés aussi bien en France qu’à l’international.
Car l’entreprise mézoise est implantée en Chine, au Maroc, en Guinée, au Gabon, à Madagascar, en Belgique, ou encore au Luxembourg, dans des domaines aussi différents que l’industrie extractive, l’agriculture, l’énergie, les transports, l’urbanisme, la politique de l’eau et de la mer et la gestion et la valorisation de la nature.
Biotope a par exemple publié une offre d’emploi de chiroptérologue sur son compte Instagram, en précisant les missions qui attendent les candidats : « Écoute et analyse des sons émis par les chauves-souris pour les identifier, installation de nichoirs, utilisation de matériel de pointe, le travail en bureau d’études en tant que chiroptérologue« .
Louis Hébert, lui, va continuer d’arpenter la trentaine de kilomètres de tracé du futur chantier héraultais avant de rendre son rapport au responsable du projet. Il peut déjà nous confier qu’il préconisera d’éviter l’habitat du lézard ocellé, le plus grand d’Europe, une espèce extrêmement protégée.