Japon – France : un saut dans l’inconnu

Le XV de France, largement remanié par rapport à celui qui domina le dernier Tournoi des 6 Nations, ne sait finalement pas grand-chose de cette sélection japonaise. Mais alors ? Doit-on s’attendre à une partie de pêche entre amis ou un méchant traquenard ?

Dépannage à domicile, tous travaux

On prend souvent des postures, avant un match de rugby. Dans notre petit monde plus qu’ailleurs, un surplus d’assurance est en effet mal considéré : au rugby, on peut être “confiant” ou “déterminé” mais ni trop sûr de soi ni trop causant. Ainsi, les préliminaires de ce Japon – France n’ont évidemment pas échappé à la coutume et des jours durant, les émissaires du XV de France, deuxième nation mondiale et victorieuse du grand chelem l’hiver dernier, ont donc multiplié les appels à la prudence avant que la menace nippone, dixième du classement World Rugby, ne se concrétise ce week-end à Aichi. Au front, on a d’abord croisé Karim Ghezal, le co-entraîneur des avants français : “Le XV de France a pour l’instant battu toutes les meilleures équipes du monde, l’Afrique du Sud exceptée. Pour nous, le Japon est donc une expérience nouvelle, un challenge à considérer avec le plus grand sérieux : cette sélection s’est qualifiée pour les quarts de finale de la dernière Coupe du monde et la dernière fois qu’elle a affronté la grosse équipe d’Australie, elle n’était menée que de cinq points à la 78e minute…” Au micro, William Servat a rapidement rejoint son collègue et expliqué, au sujet des Nippons : “Cet adversaire japonais nous inspire de la crainte. Les Lions britanniques et les Wallabies ont d’ailleurs eu toutes les peines du monde à le battre. Personnellement, je fais partie d’une génération qui a perdu en Italie et qui a aussi énormément souffert contre le Japon, en 2011. Je sais qu’au rugby, rien n’est jamais acquis…”

William Servat : “Les Japonais ont franchi un cap”

Et si, pour une fois, le champ lexical de la cautèle n’était pas seulement une posture ? Et si les gaziers de Jamie Joseph, qui n’ont pas disputé plus de dix matchs depuis la dernière Coupe du monde, étaient plus dangereux que ne le laisse penser leur modeste “ranking” actuel ? On ne sait pas… On demande… Parce que ce match inaugural en Asie est pour les Bleus, comme pour nous tous, un saut dans l’inconnu. Parce que le passé proche a prouvé que les Cherry Blossoms, vainqueurs de l’Écosse et l’Irlande lors du dernier Mondial, n’avaient a priori plus rien de l’aimable sparring-partner qui avait été broyé par les Tricolores de Philippe Sella, Serge Blanco et Pierre Berbizier en 1984 : en clair, le temps où il suffisait d’être un poil organisé en mêlée fermée ou sur les mauls pénétrants pour réduire en charpie les rugbymen japonais semble ainsi révolu et à ce sujet, le contre-exemple sud-africain, pulvérisant la sélection japonaise en quarts de finale du dernier Mondial, est évidemment à considérer avec discernement. N’est pas Sud-Af’ qui veut, n’est ce pas ? Servat poursuit : “Vous ne m’enlèverez pas de l’idée que les Springboks ont cette année-là fait souffrir beaucoup d’autres équipes sur le combat d’avants… Depuis, les Japonais ont de toute façon franchi un autre cap dans le combat collectif : ils sont meilleurs en mêlée, marquent des essais sur les mauls pénétrants et excellent sur les rucks…” De l’avis de tous, la nouvelle formule du championnat rappelle aussi le Top 14 des années folles et, en accueillant pour des millions de yens les meilleurs joueurs de la planète (Beauden Barrett, Pieter-Steph du Toit, Samu Kerevi ou Malcolm Marx…), la League One s’est ces derniers mois durcie le cuir et a priori permis aux sélectionnables du cru de monter en gamme, au contact des grands noms du rugby mondial. À tel point que si les Cherry Blossoms contemporains ne peuvent plus compter sur des “joueurs frissons” tels l’arrière Kotaro Matsushima (blessé) ou l’équilibriste Kenki Fukuoka (retraité), les rugbyphiles japonais assurent aujourd’hui que le collectif nippon est en revanche plus fluide qu’il ne l’était en 2019…

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Au Japon, l’été meurtrier

S’il est ainsi difficile d’y voir clair dans les promesses japonaises, il est tout aussi délicat de prédire avec certitude ce que donnera samedi cette équipe de France privée des finalistes du Top 14 ou de ceux que le sélectionneur appelle ses joueurs “premium” (Antoine Dupont, Grégory Alldritt, Uini Atonio, Gaël Fickou…), laissés pour l’immense majorité d’entre-eux au repos après une saison interminable. Fabien Galthié et son staff ont beau nous avoir prouvé l’an passé en Australie qu’il était possible de fabriquer une équipe de rugby en seulement quelques jours, rien ne dit que les bizuts de l’été 2022 feront dans le circuit international une entrée aussi fracassante que celle qu’avait faite Melvyn Jaminet et consorts au pays d’Oz, en juillet dernier. Yoan Tanga est-il davantage qu’un bon joueur de Top 14 ? Thomas Jolmes a-t-il enfin laissé ses démons au placard ? Virimi Vakatawa retrouvera-t-il son niveau de jeu ?

Par ailleurs, Shaun Edwards et Laurent Labit fauchés par le Covid avant leur départ pour le Japon, il a fallu au staff des Bleus improviser dix jours durant et, au Japon, ce sont donc Karim Ghezal, William Servat et Fabien Galthié qui se sont partagé les tâches, concernant le travail de la défense ou le chantier de l’attaque. Même si les téléphones ont largement fonctionné entre Tokyo et Marcoussis, la belle machine tricolore ne souffrira-t-elle pas de l’absence de l’architecte de son système défensif et du papa de ses lancements de jeu ? Il existe enfin, au sujet de ce premier round, une ultime inconnue à lever et elle concerne la capacité des Tricolores à survivre aux conditions climatiques de l’été meurtrier, soit 34 degrés à l’ombre et, dans l’air, plus de 75 % d’humidité : “Les Français risquent d’être surpris par ces conditions climatiques, nous disait dernièrement l’arrière de Clermont, Kotaro Matsushima. Les ballons seront très glissants, la chaleur suffocante et il faut y être habitué. Nous le sommes, nous…” Ici, le staff des Bleus n’a comme souvent rien laissé au hasard et, des jours durant, les corps des soldats français ont été soumis, de façon artificielle puis sur leur terrain d’entraînement de la grande banlieue tokyoïte, à la chaleur de Satan. Entre ces maigres séances et le rythme infernal d’un match international, il y a pourtant un monde et à ce jour, il est impossible de savoir s’il a oui ou non été comblé…

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https://www.midi-olympique.fr/2022/06/30/japon-france-un-saut-dans-linconnu-10406893.php

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