Ce mardi 7 juin, les personnels de l’hôpital de Béziers ont protesté contre leurs conditions de travail difficiles et le manque de moyens. Ils étaient une cinquantaine, en grève, devant l’établissement.
“L’hôpital est au bord de la rupture”, voilà la phrase qui résume le mieux ce qu’essaient de faire comprendre les professionnels de santé depuis maintenant quelques jours. Epaulés par la CGT, les personnels hospitaliers biterrois ont décidé de faire grève dans le cadre d’un mouvement national. Une cinquantaine d’entre eux se sont donc retrouvés devant l’établisseement de santé ce mardi 7 juin, en fin de matinée. “Nous sommes en plein dans un cercle vicieux, beaucoup de patients sont âgés, ce qui augmente notre temps de traitement, cela entraîne une surchage des urgences”, explique Lysa Julien, infirmière urgentiste.
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“Le patient est mis en danger !”
Lors d’une prise de parole, une infirmière affirme avoir connaissance de patients qui auraient passé plus de vingt heures à attendre leur tour avant d’être soignés. La faute au manque cruel de personnels. “On a beaucoup de départs ou de congés maternité qui ne sont pas remplacés”, souligne Lise Cadena, représentante des infirmières urgentistes biterroises. Alors les infirmiers et les aides soignants doivent gérer parfois seul ou en équipe de deux une quarantaine de patients, parfois dont il ne connaissent pas le dossier. “On n’a pas toujours le temps de s’occuper de tout le monde, poursuit Lise Cadena, le patient est mis en danger !”
Alors les syndicalistes ont décidé de faire bouger les choses : du 2 au 28 juin, tous les hôpitaux de France sont appelés a participer à une série de grèves. Les revendications sont claires : obtenir davantage de moyens, notamment plus d’aides-soignants, et également davantage de lits disponibles. Car “en raison du manque de personnel, 25 % des lits ont du être condamnés”, signale, au micro, une professionnelle de santé. Autre demande : une augmentation des salaires. Mais cette dernière volonté “n’est pas une priorité” pour Lysa Julien.
“Pour les horaires de nuit, nous ne sommes payés que 1,09 € de plus”
On peut expliquer le manque de personnels par plusieurs facteurs : le premier est la crise du Covid, qui a vu bon nombre de professionnels de santé faire un burn-out face à la quantité de travail demandé. Le second facteur serait le manque d’attrait pour le métier, d’où la demande d’augmentation de salaire, pour rendre plus attractif la profession. “Pour les horaires de nuit, nous ne sommes payés que 1,09 euros de plus”, s’exclame Lysa Julien. Une face du métier qui semble repoussante, à tel point que cette année, seulement neuf candidatures ont été déposées au service des urgences de l’hôpital de Béziers.
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