La décision de l’Agence Régionale de Santé (ARS) était attendue à Lodève. Les salariés le savaient déjà, le CAPS est en situation de déficit (près de 300.000 euros) et risque de devoir fermer la nuit. La maire, Gaëlle Lévèque, confirme ce samedi que l’ARS ne refinancera pas le centre. Plusieurs dizaines de personnes, élus, salariés de l’hôpital ou encore habitants, se sont rassemblées devant la sous-préfecture où se sont tenues plusieurs tables rondes avant le départ d’une manifestation en ville.
“La nuit, c’est là où l’on voit les vraies urgences. Pas les petits bobos à la gorge ou au ventre”, raconte Fathia, une infirmière habituée des gardes de nuit au CAPS. “J’en ai vu des situations critiques où il y a eu des réanimations par un médecin”, poursuis-t-elle.
Pourtant, au sein de la commune, le CAPS et son accueil de nuit font office de repère pour les habitants. “Je suis arrivé avec mon mari ici en septembre. J’ai trouvé un kiné mais je n’ai pas de médecin traitant”, raconte Yvette, 70 ans. Mohammed lui avait besoin d’un rhumatologue. Il n’y en a pas à Lodève, ni à Clermont-Ferrand et Montpellier. Il a dur “monter dans l’Aveyron”, explique-t-il. Ce septuagénaire est très remonté contre les politiques. “Eux n’ont pas de problèmes quand ils ont besoin d’un docteur”, termine-t-il.
“Est-ce- que la santé ça doit être rentable ?” – Gaëlle Lévèque, maire de Lodève
Au yeux de l’ARS en tout cas, la situation financière inquiète. “La demande de l’ARS c’est de trouver des solutions d’économies. La nuit c’est vrai que l’on a, en moyenne, quatre passages. L’été, c’est plus dense, l’hiver moins”, détaille la maire. “On nous dit que le service n’est pas rentable. Mais ce n’est sous cette angle là qu’il faut prendre le problème. C’est plutôt sous celui de l’accès indispensable pour les populations âgées et rurales face à l’éloignement des métropoles”, termine l’édile de Lodève.
Pour l’instant, aucune décision n’a encore été prise pour l’avenir de l’accueil de nuit au CAPS de Lodève. Cette nouvelle journée d’action à Lodève, après plusieurs heures de discussions et débats, s’est terminée par une manifestation des défenseurs des urgences dans le centre-ville.
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