Le scandale sanitaire a des répercussions dans toute la France. Dans l’Hérault, Morgane a décidé d’attaquer en justice la marque Buitoni. Son fils Marceau, âgé de 20 mois au moment des faits, a été intoxiqué en mars dernier après avoir mangé la pizza Fraich’up de Buitoni. Il a eu des symptômes de gastro-entérite.
“L’avantage, c’est qu’il n’en a mangé qu’une toute petite part, raconte Morgane, la maman. Très vite, il a perdu l’appétit. On a reçu un mail du Drive dans lequel je fais mes courses habituellement, avec le rappel des pizzas Buitoni et là, on a tous fait le lien.“ Les parents décident d’emmener leur fils aux urgences pour procéder à des examens médicaux. “Par chance, j’ai un ami qui travaille au CHU de Montpellier. Il a pu avoir les résultats en amont. _Très clairement, il était écrit qu’il avait été positif à l’Escherichia coli, la fameuse bactérie incriminée dans les pizzas Buitoni_.”
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Symptômes de gastro-entérite
Morgane se sent d’abord fautive, elle culpabilise. “C’est moi qui ai fait manger à mon fils un aliment contaminé, et malheureusement on ne peut plus faire confiance.” La culpabilité se transforme rapidement en colère, contre la marque Buitoni. “Aujourd’hui, quand on voit les images de l’usine dans laquelle étaient confectionnées ces pizzas, ça me met dans une colère folle. On ose vendre, on ose commercialiser des produits qui sont inconsommables.”
Aujourd’hui, quand on voit les images de l’usine dans laquelle étaient confectionnées ces pizzas, ça me met dans une colère folle.
Toutes les pizzas Fraich’up de la marque étaient fabriquées dans l’usine de Caudry, dans le Nord de la France. Fin mars, l’inspection des locaux avait pointé la présence de rongeurs et un manque de nettoyage des zones de fabrication et de stockage. Des perquisitions ont eu lieu dans l’usine le 13 avril.
Dénoncer l’irresponsabilité du géant de l’agroalimentaire
Morgane n’attend pas de dommages et intérêts, en attaquant en justice la marque Buitoni, qui appartient au groupe Nestlé. Elle pointe surtout du doigt l’irresponsabilité du géant de l’agroalimentaire : “Quand je pense aux familles et aux personnes encore hospitalisées, et qui auront très certainement des séquelles, là c’est une colère vraiment importante. Ils [la marque Buitoni] essaient de se dédouaner, c’est pour ça qu’une mesure judiciaire devait être mise en place et rapidement.“
Santé Publique France a identifié 56 cas de contamination. Parmi eux, 55 sont des enfants. Deux en sont décédés.
Le petit Marceau, lui, n’a pas contracté de forme grave. “Fort heureusement, poursuit Morgane. Mais c’est vrai que finalement il a été très touché et impacté et un petit de cet âge-là qui perd l’appétit, perd facilement du poids.”
Marceau pèse une dizaine de kilos. Il est descendu en dessous des neuf kilos après la contamination. Il était aussi très fatigué : “Les petits ont besoin de bien dormir aussi, pour assimiler beaucoup de choses et bien grandir. Il a été perturbé dans son développement pendant une courte période.“
Morgane est défendue, avec un collectif d’une quinzaine de victimes des quatre coins de la France, par Me Richard Legrand. L’enquête est confiée à un juge d’instruction depuis le 12 mai.
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