C’est un logiciel bien nommé : Aigle. Couplé aux yeux de rapace d’un drone, il est capable de détecter en quelques secondes les nouvelles constructions réalisées sur une parcelle d’une année sur l’autre. Et donc de repérer celles qui n’ont pas fait l’objet d’un permis de construire. Un outil acquis par la DDTM 34 (Direction départementale des territoires et de la mer) il y a 2 ans, et qui devrait permettre de faire la chasse aux constructions illégales. Avec un large éventail : des cabanes jusqu’à la villa avec piscine.
30.000 constructions illégales
Cette chasse est devenu le nouveau cheval de bataille du préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh. Jeudi, il a participé à une opération de repérage à Marsillargues. Plusieurs cabanes, maisons et même restaurant construits en toute illégalité ont ainsi été répertoriés. Une première étape qui augure un durcissement du ton. « Il y aura les première démolitions au bulldozer durant l’été », fait savoir Hugues Moutouh.
Selon ses services, il y aurait chaque année un milliers de nouvelles constructions illicites dans le département. Certaines, en zone inondable ou présentant un fort risque d’incendie sont particulièrement dangereuses. Elles inquiètent le maire de Marsillargues, Patrice Speziale : « Regardez, ici il y a un restaurant illégal. Mais en cas d’inondation, on peut avoir jusqu’à deux mètres d’eau à cet endroit. Et s’il y a des ‘clients’ en danger, _ce sera de ma responsabilité de maire d’avoir laissé perdurer cette installation qui n’a pas lieu d’être_. »
L’action du préfet correspond donc aux attentes de cet élu. 250 procès verbaux ont été dressés l’année dernière par la DDTM. L’objectif est à présent de traiter encore plus de dossiers « pour _dissuader les gens d’acheter des parcelles de terrains agricoles pour s’y établir_, c’est illégal et on viendra détruira ces constructions », explique le préfet. Car pour l’heure, la pression immobilière sur le littoral est l’un des principaux moteurs de cet habitat parallèle.
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