L’avenir des paillotes est menacé sur les plages de l’Hérault. Un décret du gouvernement, datant de 2019, impose de les regrouper sur une portion de plage en raison de leur installation sur des espaces remarquables du littoral. L’objectif est de préserver la biodiversité de ces zones fragiles. Dans le département, 36 paillotes sur 79 sont concernées. A Carnon il n’en restera plus que 4. Il y en avait le double, avant l’épidémie de Covid-19.
36 paillotes sur 79 concernées
Sur la plage du Petit Travers, entre Carnon et la Grande-Motte, les paillotes devraient déjà être installées. Les promeneurs sont partagés entre soulagement et inquiétudes. Dimitri habite Lunel, il se rend souvent sur cette plage avec sa famille. “J‘ai toujours été dérangé par le fait d’occuper le littoral de cette façon. J’ai toujours trouvé ça un peu intrusif et un petit peu trop. Aujourd’hui il est peut-être temps de mettre des limites à l’envahissement.“
Steve aussi est de cet avis. Livre à la main et chapeau sur la tête, le trentenaire se repose souvent ici. Selon lui, pas besoin de restaurants sur la plage : il y en a déjà ailleurs. “Je trouve ça bien. Si on veut avoir des restaurants ou des bars, il y a ce qu’il faut du côté de Palavas ou la Grande-Motte.“
Claude, en revanche, s’inquiète. Pour lui, s’il y a moins de paillotes, il y aura moins d’emplois. “Ca faisait travailler du monde. Je pense qu’on peut en garder quelques unes, un peu plus que ce qu’ils enlèvent. Il y a trop d’extrémisme dans l’anti-paillote.” Quelques mètres plus loin, Patricia se promène les pieds dans l’eau avec ses trois amies. Elles se retrouvent chaque semaine sur cette plage, et les paillotes leur manquent déjà. “C’est triste, ça nous dérange. c’était une ambiance ! On pouvait boire un petit café, se relaxer au soleil… c’était convivial, on aimait bien ça.” Ca n’empêchera pas les retraitées de se retrouver toutes les semaines sur la plage du Petit Travers.
Des discussions sont encore en cours pour décider de l’avenir de ces plages privées. Le préfet Thierry Leleu s’est rendu dans l’Hérault trois jours, du lundi 9 au mercredi 11 mai, pour échanger avec les élus du littoral et les professionnels du secteur. Il affirme que le dialogue est toujours ouvert avec l’Etat français.
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