Pierre-Louis Barassi : « Je pars à Toulouse pour continuer à progresser »

C’est au lendemain de la qualification du lou pour les quarts de finale du challenge européen que le jeune international a pris le temps de se confier. de sa contribution indirecte au grand chelem à ses récentes blessures, en passant par son futur départ pour toulouse, il n’a, comme d’habitude, éludé aucun sujet…

Dépannage à domicile, tous travaux

Votre club s’est qualifié vendredi soir pour son premier quart de finale européen, à domicile qui plus est. De quoi faire du Challenge un vrai objectif en cette fin de saison…

Pour être tout à fait transparent, en début de saison, nous avions coché les deux compétitions. On ne s’était surtout pas dit que notre priorité devait aller au Top 14, et nous nous étions donné en conséquence les moyens de jouer le plus longtemps possible sur les deux tableaux. La chance d’avoir terminé premier des phases de poule nous permet d’être en position de potentiellement recevoir jusqu’à la finale, donc nous avons toutes les cartes en main pour réaliser quelque chose de chouette. Mais il ne faut surtout pas s’en satisfaire, et rapidement switcher sur les échéances du Top 14, où tout est loin d’être terminé. À nous de garder le cap.

C’est anecdotique à ce stade de la saison, mais avec cette qualification, votre équipe a encore marqué l’histoire du club…

C’est super important de laisser une marque, une trace de son passage. Depuis 7 ans et la remontée du Lou en Top 14, le club a réalisé pas mal de choses et validé de nombreuses étapes, mais il reste encore tellement de choses à faire… Plus que jamais, on souhaite marquer l’histoire du Lou et notre histoire tout court, car il est évident qu’entre le départ de Pierre Mignoni et celui de deux ou trois cadres, cette saison sera un peu la fin de quelque chose.

Cerise sur le gâteau, vous avez inscrit contre Worcester l’essai de la victoire à quelques minutes du terme, alors que votre équipe commençait à douter…

Mon essai, c’est un coup de chance, clairement. (Il se corrige) Après, ce n’est pas que de la chance non plus : Léo Berdeu tape très bien son renvoi, on organise une bonne pression à la retombée… C’est un coup de chance, mais on l’a provoquée, alors tant mieux pour nous. C’est sûr que cet essai nous a fait du bien, car nous nous étions un peu mis dans la sauce tout seuls, à tel point que pendant la transformation du joueur anglais, j’avais commencé à me demander ce qu’il allait se passer en cas de prolongations. Je suis ravi que nous ayons finalement pu avoir une fin de match plus confortable.

Globalement, on vous a senti en jambes comme rarement cette saison, avec beaucoup de fréquence d’appui, des courses tranchantes…

Franchement, je sens que je peux faire encore beaucoup mieux. J’ai connu pas mal de blessures cette saison, mais il faut toujours voir le bon côté des choses. Au moins, j’ai pu emmagasiner de la fraîcheur mentale et physique en prévision du money-time de la saison. En espérant que cela me permettra d’être le plus performant possible dans les matchs qui comptent.

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Malgré vos blessures, vous avez été rappelé très tôt par le staff du XV de France pendant le Tournoi dans le groupe élargi. Ces allers-retours n’ont-ils pas contribué à retarder votre retour en forme ?

(Il souffle) À titre personnel, j’étais surtout très honoré que le staff me fasse confiance si tôt, alors que je revenais tout juste de blessure et que j’avais très peu joué avec mon club. Je n’imaginais pas à un seul instant être rappelé, alors du coup, ça n’a été pour moi que du positif. J’ai pris tout ce qu’il y avait à prendre. Ce qui est drôle, c’est que ma première convocation a eu lieu pendant des vacances. Mais comme j’avais passé beaucoup de temps à l’infirmerie, j’avais beaucoup plus besoin de prendre du rythme et de m’entraîner que de me reposer. Au final, c’était bien pour tout le monde alors pour répondre à votre question, non, cela m’a surtout fait gagner du temps.

Vous avez assisté au sacre contre l’Angleterre en tant que 24e homme. Comment avez-vous vécu l’événement et trouvé votre juste place dans ces moments-là ?

Vu d’où je venais, je l’ai plutôt très bien vécu. J’étais heureux pour les mecs, tout simplement. Avec le recul, c’était plutôt gratifiant que d’être si proche d’intégrer un des meilleurs groupes du monde, si ce n’est le meilleur du monde à l’heure actuelle. Ce n’est pas comme si on n’était pas invité au sein d’un groupe beaucoup plus faible… Là, on parle d’un top 3 mondial, a minima. Donc, le plus important, c’était de profiter de l’expérience et de trouver sa place auprès des mecs. Ce n’est évidemment pas pareil quand tu n’es pas sur le terrain, mais malgré tout, lors de la célébration, tu fais partie de la fête. Parce que tu y es invité, d’abord. Mais aussi parce que tu y as contribué à ta manière, alors tu vis la chose à travers le groupe. C’est là que je m’aperçois que j’ai beaucoup grandi : quand j’étais plus jeune, j’aurais peut-être vécu les choses d’une manière complètement différente. Mais après mes quelques saisons d’expérience, je sais désormais qu’une carrière est beaucoup trop courte pour ne pas vivre les choses de manière positive.

Pour ce rôle de réserviste, certains vous ont bien guidé, non ?

Gaëtan Barlot et Baptiste Couilloud, qui ont fait le grand chelem en tant que 24e, m’ont un peu parrainé dans cette tâche ! (rires) Non, sérieusement, il s’agissait tout simplement de se mettre à disposition du groupe, d’être aussi appliqué que les autres lors des entraînements ou des échauffements, pour les faire travailler le mieux possible. C’est un peu la même chose qu’on traverse au début d’une carrière, quand on est le petit jeune qui intègre un groupe pro.

Vous évoquiez tout à l’heure vos blessures. Celle subie face à Perpignan en septembre a dû être particulièrement difficile à vivre, puisqu’elle vous a privé non seulement des tests de novembre, mais aussi hypothéqué vos chances pour le début du Tournoi…

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Carrément. Cette saison, je me suis blessé aux deux chevilles, alors que ça ne m’était encore jamais arrivé. Est-ce que c’est parce que nous sommes passés sur un terrain synthétique ? Je me suis forcément posé beaucoup de questions, même si la vérité est qu’on n’en saura jamais rien, et que ça ne sert à rien de se demander à quoi, à qui la faute… Quand c’est fait, c’est fait, mieux vaut concentrer son énergie sur la suite.

Comment avez-vous traversé cette mauvaise période, alors ?

J’ai beaucoup ruminé, forcément. Il s’agit de ma dernière saison à Lyon, et j’ai envie de partir sur une bonne note. Ce qu’on a fait lors des deux ou trois dernières années, personne ne s’en souvient jamais. Ce dont on se souvient, c’est la façon dont on est parti. J’ai conscience qu’avec ces blessures, je suis en train de réaliser une saison moyenne. Mais il ne tient finalement pas à grand-chose que cette saison moyenne se transforme en belle saison, en fonction de nos prochains résultats.

Votre convalescence vous a au moins permis de régler la question de votre avenir, avec votre signature pour les trois prochaines saisons au Stade toulousain. Cette décision de partir a-t-elle été facile à prendre ?

Oui, dans le sens où je l’avais quand même prise depuis un certain temps. Il s’agit de ma sixième saison à Lyon, où j’ai disputé mes premiers matchs professionnels et à qui je serai toujours redevable. Mais on a beau se remettre en question en permanence et tout faire pour sortir au quotidien de sa zone de confort, la meilleure façon de le faire, c’est encore de se mettre en danger en changeant d’environnement. En termes de remise en question, quand on change de club, tout est multiplié par 10. L’idée de départ était là, et ce choix est à 95 % sportif. Les 5 % restants étant que ce choix me permet de me rapprocher géographiquement de ma famille qui est toujours à Narbonne.

On dit dans le milieu qu’une proposition de Toulouse ne se refuse pas…

C’est vrai que Toulouse fait partie de ces clubs historiques, qui ne laissent personne indifférent. Tu peux toujours refuser, bien sûr, mais bon… J’ai pris le temps de réfléchir, j’ai bien pesé les pour et les contre, mis au final, ce qui l’a emporté, c’est surtout ce besoin de changer d’air à ce moment de ma carrière.

On a évoqué plus haut votre dernier Tournoi, votre rapport « si près, si loin » avec l’équipe de France… Au-delà de la prise de risque qu’elle représente, cette signature à Toulouse est-elle aussi l’occasion de changer de statut, à un peu plus d’un an de la Coupe du monde ?

2023, c’est à la fois très près et très loin, dans le sens où il peut encore se passer beaucoup de choses, en un peu plus d’un an et demi… Je me répète, mais ce qui m’a guidé, c’est ce besoin de changer d’air, d’apprendre d’autres choses, de découvrir de nouvelles méthodes d’entraînement et de nouveaux partenaires pour devenir un meilleur joueur de rugby. Au final, une sélection en équipe de France, ce n’est que la conséquence de ce que l’on est devenu comme joueur. Bien sûr que j’ai envie de franchir ce cap à court ou moyen terme mais ce qui m’importe d’abord, c’est de terminer comme il faut la saison avec le Lou.

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En tant qu’ancien sportif de haut niveau (handballeur en première division, NDLR), votre père vous a-t-il conseillé dans votre prise de décision ?

Il m’a conseillé, bien sûr… Bon, après, il n’était pas totalement objectif parce qu’il avait aussi envie que son fils se rapproche de la maison familiale. Mais au fond, on était raccord, c’est pourquoi je suis persuadé d’avoir fait le bon choix.

Vous parliez tout à l’heure certains départs qui se profilent au Lou à l’issue de la saison, alors que le club parvenait jusqu’alors à conserver ses joueurs. Découle-t-il de cela une atmosphère de fin de cycle ?

Franchement, pas du tout. Je crois qu’on a tous envie de la même chose au fond de nous, à savoir l’envie de profiter au maximum de cette fin de saison et d’aller chercher quelque chose tous ensemble. Je me répète, mais je suis et resterai reconnaissant à vie vis-à-vis du Lou. Je suis arrivé dans ce club en espoirs, en provenance de Narbonne qui commençait à descendre en direction de la Fédérale 1. Ma seule ambition à l’époque, c’était de gagner ma place en espoirs, peut-être de jouer quelques matchs de Challenge… Alors, quand je mesure le chemin que j’ai pu parcourir avec Lyon jusqu’à devenir un joueur qui compte au sein de l’effectif professionnel, je ne peux que remercier le Lou. Je ne sais pas si j’aurais réussi le même parcours ailleurs.

La vraie mauvaise nouvelle, dans votre départ, est que vous allez désormais devoir affronter Josua Tuisova en tant qu’adversaire…

J’avoue que ça, c’est le point qui fâche… Je lui ai demandé d’y aller doucement quand nous allons nous affronter, mais bon, il sait aussi que c’est dans son intérêt ! Il sait pertinemment que physiquement, je suis un peu plus costaud que lui, alors ça n’est pas non plus dans son intérêt de chercher le défi… (rires) Non, sérieusement, Josh, je l’adore. Cela va être compliqué de jouer contre lui mais après tout, dans toutes les équipes, il y a des phénomènes de la même trempe. Des Waisea, des Moala… Le Top 14, c’est toutes les années plus difficile, et ce n’est pas pour rien.

Petite question piège, pour finir : avez-vous d’ores et déjà dans un coin de la tête la tournée du XV de France au Japon ?

Je ne me projette pas sur quoi que ce soit. La seule chose que je sais, c’est que je veux aller le plus loin possible avec le Lou, sur les deux compétitions. Après, si on ne doit malheureusement pas participer à la finale du Top 14, on verra bien qui le staff du XV de France souhaitera sélectionner pour la tournée au Japon. Mais tout ça, c’est encore beaucoup trop loin…

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