Thomas Ramos : « Être éliminé en huitièmes est inconcevable »

Auteur d’une dernière relance magnifique et d’un match plein le week-end passé, l’arrière du Stade toulousain a symbolisé la révolte des siens malgré l’infériorité numérique et les vents contraires. L’intéressé appelle à continuer dans cette voie dès samedi, pour s’offrir une belle fin de saison.

Dépannage à domicile, tous travaux

Malgré la défaite, que change le huitième aller ?

C’est une défaite mais il y a eu tellement de bonnes choses. Sur le jeu, l’engagement, la volonté de faire mal à l’adversaire. L’équipe a mis en pratique son envie de jouer ensemble. Nous n’avions pas connu un match aussi plein depuis un moment. Peut-être qu’à quatorze contre quinze pendant presque tout le match, les valeurs se nivellent. Je vous assure que cela nous a fait du bien de sortir ce genre de performance malgré la défaite. Il y a de nombreux points sur lesquels s’appuyer pour aller l’emporter là-bas de plus de six points. Avec l’impératif de rester à quinze pendant quatre-vingts minutes.

On a senti Dupont et Jelonch bouillants dès la conférence de presse d’après-match…

Aussi parce qu’on a cette dernière occasion pour marquer et gagner ! Le Stadium était en feu et on a fini sur un petit en-avant qui est dommageable au vu du scénario. On a marqué à une minute du terme, vite transformé et réussi à revenir dans leur camp… On n’avait pas du tout envie que ça s’arrête ! Même en infériorité numérique, avec cinq minutes de plus, je crois que nous aurions arraché la victoire. Nous sommes sortis fatigués, touchés physiquement mais nos adversaires étaient aussi épuisés. On a su les marquer avec un joueur en moins et il faut continuer à le faire samedi pour l’emporter chez eux.

Vous avez vite converti cette transformation alors que vous auriez pu vous contenter d’être revenus à six points. Était-ce une volonté personnelle ou collective ?

Inutile de se poser des questions, il fallait vite la taper et réduire l’écart, d’autant plus qu’elle n’était pas très compliquée. Bon, j’avoue que dans cette situation, à trente secondes de la fin, tu penses quand même que tu peux la louper… Je crois que c’est « Toto » (Dupont) qui m’a vite jeté le ballon dans les mains et, quand j’ai tapé, tous mes coéquipiers étaient déjà replacés. ça prouve que tout le monde était sur la même longueur d’onde, prêt à recevoir le coup d’envoi.

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Vous symbolisez la révolte de fin de match car vous percez ensuite sur cinquante mètres…

Le temps réglementaire était fini, il n’y avait d’autre choix que de jouer. J’ai vu un petit trou créé par Charlie (Faumuina), qui m’a bien aidé en bloquant un joueur. Je me suis dit que j’allais prendre cet intervalle. Honnêtement, tout est allé très vite et, sur la fin de la course, les crampes sont arrivées… L’essentiel était de conserver le ballon, d’autant plus qu’on aurait pu marquer deux ou trois temps de jeu plus tard. Sans ce petit en-avant, je pense que le décalage était fait. On voyait les joueurs de l’Ulster ne plus trop circuler.

A-t-on surtout retrouvé l’allant offensif qui fait l’ADN de votre équipe ?

Oui. C’est ce qui est parfois frustrant. Quand on parvient à jouer ainsi, à se déplacer, et je parle du numéro un au quinze, ça change tout. Peu importe les mecs sur le terrain et l’équipe alignée, la qualité est là. On le voit aux entraînements : tous les joueurs savent pratiquer ce rugby. C’est dommage, cette saison, de n’avoir pas réussi à exploiter notre potentiel à 100 % jusque-là. Mais nous sommes entrés dans la dernière ligne et c’est pour cela que ce premier match contre l’Ulster nous fait du bien avant d’enchaîner les deux mois à bloc. On sait comment on va jouer ce week-end et ce dont on est capables. Un succès là-bas passera par là.

Que vous inspire l’environnement de Belfast, où vous aviez gagné de sept points la saison passée ?

Déjà, ce sont des matchs que j’aime jouer. On se prépare toute la saison pour ces rendez-vous, dans des atmosphères particulières. Nous y sommes allés l’an passé. Certes, on y avait gagné mais il n’y avait pas le public dans les tribunes. Là, le stade sera chauffé à blanc. Et Ugo (Mola) nous a rappelé que le club y avait déjà passé un très mauvais moment (en décembre 2015, N.D.L.R.). Le stade était plein et cela avait donné une belle raclée (38-0) à la fin. La saison dernière, on a su gagner mais en mettant tous les ingrédients nécessaires à une victoire à l’extérieur : le combat, l’agressivité et ce grain de folie indispensable dans notre jeu. On sait ce qu’il faut répéter pour réaliser un exploit, en s’appuyant sur les deux derniers matchs contre l’Ulster.

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Est-ce un défi à la hauteur d’un champion d’Europe ?

Forcément. Nous sommes attendus dans cette compétition et en sommes conscients, vu qu’on est les tenants du titre. On ne veut pas perdre ce trophée dès les huitièmes de finale. On doit mettre toutes les chances de notre côté pour l’emporter. Une belle fin de saison passera par ce genre d’exploit. Eux en ont créé un au match aller, à nous de le faire au retour. La saison passée, il y a aussi eu des périodes difficiles mais on avait justement su gagner des gros matchs à l’extérieur.

À l’Ulster, mais aussi au Munster en huitième et à Clermont en quart. En 2019, c’était au Racing en quart. Vos parcours européens se construisent là-dessus…

C’est vrai. Parce que gagner ce genre de match marque les esprits, par rapport aux équipes que tu affrontes ensuite. Même quand tu te déplaces, elles savent que tu es capable de l’emporter n’importe où. Je ne vais pas dire qu’on aime être dans cette situation mais on s’y est déjà retrouvé et on sait ce qu’il faut faire.

Le fait d’être tenant au titre renforce-t-il la motivation ?

Quand un compétiteur est encore en lice, il ne veut pas voir quelqu’un d’autre gagner. Nous le sommes tous ici. Il est certain qu’on va défendre ce titre jusqu’au bout.

Entre le doublé en club et le grand chelem avec le XV de France, existe-t-il une forme d’addiction aux titres ?

Quand tu gagnes, tu sais les efforts que tu as mis en œuvre pour y arriver et la joie que c’est, donc tu as forcément envie d’y regoûter. Le staff nous rappelle qu’on est dans un club qui a marqué l’histoire en France et en Europe. On doit continuer à l’écrire et à remporter des titres. Aujourd’hui, être éliminé en huitième de finale est inconcevable pour le groupe.

Était-ce simple de reconnecter après le grand chelem ?

Oui, dans le sens où il n’y a pas eu de grand changement au club en notre absence. Même si, mentalement et physiquement, ce fut dur de s’y remettre au début, notamment pour ceux qui ont joué tous les matchs. Un Tournoi laisse des traces, et il y a toujours des petits pépins derrière. Mais il était important de montrer qu’on était là et de ne pas laisser croire à nos coéquipiers ou au staff que notre saison était terminée après ce succès en équipe de France. Elle ne l’est pas, loin de là. Nous avons tous des objectifs. Ils ont été plus que remplis au niveau international mais ils ne le sont pas encore en club.

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À titre personnel, vous avez été de toutes les feuilles de match du Tournoi mais avez très peu joué. Vous avez, semble-t-il, des fourmis dans les jambes…

Oui. Physiquement, je suis rentré moins fatigué que les autres parce que mon temps de jeu a été inférieur à celui des titulaires ou de certains finisseurs. J’ai eu un match contre Lyon pour me remettre dans le bain, celui à Castres où ce fut plus laborieux dans des conditions difficiles. Et cela me fait du bien de disputer des matchs européens qui me mettent un peu dans le rouge. Le week-end passé, j’ai pris énormément de plaisir. Puis c’est le genre de rendez-vous dans lesquels je peux me montrer.

Êtes-vous sorti frustré de la période internationale ?

Difficile de l’être. J’ai passé la tournée de novembre à être vingt-quatrième homme sur presque chaque match. Là, j’étais remplaçant mais je ne peux pas dire que je suis revenu frustré, déjà par respect pour Baptiste (Couilloud) ou Gaëtan (Barlot) qui ont été vingt-quatrièmes durant tout le Tournoi. Je me contente de ce qu’on me donne, de montrer des choses dès qu’on m’offre un peu de temps de jeu. On est dans un sport où on doit prouver sans arrêt. Je le sais et je continuerai dans cette voie. Ce n’est pas facile de renverser la hiérarchie, j’en suis conscient. Mais j’espère réitérer des performances comme celle du week-end dernier, ne serait-ce que pour mettre le doute dans la tête du staff et rappeler que je suis là. Contre l’Ulster, je me suis régalé offensivement et il y a eu des actions défensives positives.

C’est arrivé après votre prise de parole pour dire que vous resterez à Toulouse alors que votre nom circulait ailleurs…

Dans la tête, cela m’a fait du bien de pouvoir dire ce que j’avais à dire. Cela commençait à être un peu pesant et envahissant. Avoir parlé, mis les choses au clair, et être passé à autre chose, m’a fait me sentir mieux. Je ne crois pas que ce soit un hasard.

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