C’était un lundi matin difficile pour les électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Le leader de la France insoumise n’est pas passé loin du second tour de la présidentielle avec ses 21,95%. Il n’a pas donné de consigne de vote en faveur d’Emmanuel Macron, mais appelé ses partisans à “ne donner aucune voix à madame Le Pen”. Jean-Luc Mélenchon est le candidat plus populaire auprès des jeunes, selon notre sondage Ipsos-Sopra Steria. Un tiers des moins de 34 ans a voté pour lui. À l’université Paul Valéry de Montpellier, beaucoup d’électeurs insoumis sont déçus et s’interrogent pour le second tour.
Vote blanc contre barrage
“Je ne sais même pas si je vais voter au deuxième tour”, souffle Lucie, en retard pour un partiel. “Ce n’est pas vraiment un choix, je n’ai pas envie de voter pour un candidat qui soit contraire à mes principes”. Beaucoup d’étudiants qui ont voté pour Jean-Luc Mélenchon se questionnent. Pour Pauline, “c’est intéressant de débattre avec les autres”, car “ce n’est pas une décision à prendre à la légère”.
“Il n’y a pas moyen de faire dégager les deux participants, donc on va voter pour le moins pire”, résume Jack. Un “vote barrage” contre le Rassemblement national, mais avec beaucoup de dépit. De son propre aveu, la perspective de voir Marine Le Pen l’emporter la “terrifie”. Une peur partagée par Gabriel, qui hésite lui aussi. Il pourrait voter blanc, mais “préfère être gouverné par un banquier que par des idées racistes” et votera donc probablement Emmanuel Macron, même s’il n’a pas officiellement pris sa décision. Il espère surtout “qu’il y ait des mobilisations” dans la rue après le scrutin, quel que soit le résultat.
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