Dix anciennes patientes de Lionel Charvin, déjà condamné par la cour criminelle de l’Hérault à 12 ans de réclusion, ont porté plainte pour viols et agressions sexuelles. Il a été mis en examen le 1er avril. Une nouvelle instruction commence.
C’est un nouveau rebondissement dans l’histoire du sage-femme qui avait violé plusieurs femmes enceintes lors de séances de préparation à l’accouchement. Selon France Bleu Hérault, dix nouvelles plaintes ont été déposées contre Lionel Charvin, quelques mois après sa condamnation pour viols et agressions sexuelles. L’homme avait écopé de 12 ans de réclusion criminelle pour 11 viols commis sur d’anciennes patientes dans le cadre de son exercice entre 2013 et 2016 à Montpellier.
Lors des séances de préparation à l’accouchement ou de rééducation du périnée en post-partum, Lionel Charvin avait détourné des actes médicaux en gestes sexuels. Les faits dénoncés dernièrement remonteraient cette fois aux années 2010 à 2016. Des agressions plus anciennes que celles pour lesquelles il a déjà été condamné.
“Le procès a été très médiatisé, souligne Iris Cristol, avocat de cinq des 11 premières victimes recensées.
Beaucoup de femmes se sont dit qu’elles n’étaient pas folles et pas seules à avoir subi et avoir été agressées sexuellement et violées, ce qui les a incitées à aller porter plainte.
Iris CristolAvocat de plusieurs victimes
Il entretenait la confusion notamment auprès de patientes seules et fragiles. Certaines patientes étaient dans un état de détresse aigüe et n’osaient pas aller porter plainte. Les témoignages de patientes en ont entraîné d’autres”, ajoute l’avocat qui a déjà été contactée par de futures nouvelles plaignantes.
Une nouvelle information judiciaire a donc été ouverte.
Après la condamnation de Lionel Charvin, les victimes avaient exprimé leur soulagement. “C’est l’aboutissement de huit ans de doutes et de souffrances “, avait confié l’une des plaignantes.
À la suite de ces révélations, la police avait appelé d’éventuelles autres victimes à se manifester auprès des enquêteurs de la sûreté départementale de l’Hérault. Lionel Charvin avait reconnu être “en partie responsable“. Cependant, l’ancien sage-femme avait contesté avoir fait quelque chose de pervers ou de sexué envers ces femmes.
“Ma préparation en pré et post-natal était beaucoup basée sur la sexualité”
Lionel Charvin, accusé, lors de son procès
Je demande toujours l’accord des patientes quand je m’approche des organes sexuels.” Lors de l’audience, le mis en cause, qui ne pratiquait plus après avoir demandé sa radiation à l’ordre en 2016 et vivait alors en Corse, avait toutefois reconnu avoir eu des gestes non-déontologiques avec deux patientes. Il affirmait avoir été amoureux d’elles et pensé à une réciprocité.
L’homme qui comparaissait libre lors de son procès en février 2021 avait été incarcéré à l’issue. Il pourrait donc de nouveau être jugé suite à ces nouvelles accusations.