Le 22 mars 2018, des milliers de travailleur-euse-s étaient en grève et dans la rue pour défendre les
services publics, les salaires, les statuts, l’emploi ainsi que les retraites. Dans les universités et les lycées,
ne forte mobilisation était déjà en cours depuis plusieurs semaines contre la loi « Vidal » sur l’Orientation
et la Réussite des Étudiants et la réforme du baccalauréat.
C’est dans ce contexte, qu’une Assemblée Générale (AG) étudiante a voté l’occupation de l’Amphi A
jusqu’au lendemain matin où une nouvelle AG devait se tenir. Celle-ci n’a pu avoir lieu car dans la nuit du
22 au 23 mars, un commando armé, en lien avec des groupuscules d’extrême droite, a évacué par la force
les étudiant-e-s mobilisé-e-s occupant l’amphi A.
Les vidéos de cette attaque ont fait le tour des médias français, d’autant plus que le doyen Philippe Pétel
et un Professeur d’histoire de droit M. Coronel de Boissezon ont étés accusé immédiatement par les
victimes,le premier d’avoir fait entrer le commando et le second d’avoir pris part aux violences.
Alors que le mouvement social prend une ampleur certaine tant au niveau montpelliérain que national,
M. Pétel démissionne. Une enquête de l’IGAENR (Inspection générale de l’administration de l’Éducation
nationale et de la Recherche) est lancée et conclut à la responsabilité des deux professeurs. Puis la section
disciplinaire de la Sorbonne prononce une sanction de 5 ans d’interdiction d’enseigner pour M. Pétel,
tandis que M. Coronel sera révoqué de l’enseignement supérieur.
S’ensuit une longue et difficile bataille, pendant laquelle les militant-e-s et l’avocat des victimes, Maître
Demersseman, se sont démené-e-s pendant 3 ans pour que justice soit faite, et n’ont rien lâché malgré
l’obstruction policière et administrative (refus de prendre la plupart des témoignages d’étudiant-e-s
présent-e-s pendant l’agression, refus de Philippe Augé (président actuel de l’Université de Montpellier)
d’ouvrir une enquête contre des personnes désignées par les syndicats comme faisant partie des agresseurs
etc.) Après 3 ans d’attente interminable, arrive enfin le procès du commando armé de la fac de droit, les 20
et 21 mai 2021. Quelques minutes après l’ouverture du procès, que les plaignant-e-s considèrent comme
un procès de classe traité par une justice bourgeoise et complice, ils et elles décident de quitter le tribunal,
suivi de leur avocat.
Depuis cette date, on peut constater un regain d’activité des groupuscules d’extrême droite sur
Montpellier. Des groupuscules d’extrême droite mènent depuis plusieurs mois des actions sur nos campus
ainsi que dans la ville pour tenter de se rendre visibles. Avec les élections présidentielles, la présence –
parfois armée – de militant-e-s d’extrême droite au travers de Génération Zemmour dans la ville et devant
nos campus est devenue particulièrement préoccupante, tout comme celle de Jeunesse St Roch, connue
pour avoir mené une attaque contre le Barricade, un bar associatif de la ville, le 11 décembre dernier,
faisant un blessé.
Il est à noter que la violence à l’encontre de militant-e-s n’est pas en augmentation seulement chez les
groupuscules d’extrême droite. En effet, l’État, véritable outil de domination de la classe bourgeoise, a de
plus en plus à cœur d’être son bras armé. De façon globale, nous assistons à une répression de la part du
gouvernement de toutes les mobilisations.
Aujourd’hui, il est primordial d’affirmer notre antifascisme, autant face à un état répressif et raciste, à
un système judiciaire et policier violent et répressif, et face à des organisations d’extrême droite de plus en
plus implantées dans nos institutions et dans nos facs : no pasaran !
Mobilisons nous colectivement, et réafirmons nos valeurs : celles d’une lutte de classe, antirasciste,
féministe et antifasciste !
http://solidaires34.org/spip.php?article3904
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