L’iconique chanteuse béninoise sera sur la Scène de Bayssan ce dimanche 20 mars au soir.
Vous êtes actuellement en tournée avec une date tous les soirs. N’est-ce pas beaucoup ?
Après deux ans sans rien faire, il faut s’y remettre. Et je m’y suis remise très fort ! Mais, il n’y a rien de mieux que de retrouver le public. Je me suis reposée pendant le confinement pour la première fois depuis le début de ma carrière. Mais, j’en avais marre, la routine me tue !
Revoir le public, la première fois, ça a été un choc électrique dans tout le corps. Un monde parallèle de bonheur total. Ça fait du bien, j’en avais besoin. Et ça va continuer malgré les moments difficiles que l’on vit.
Parce que maintenant les gens sont vaccinés et que ça ne serait humainement pas possible d’être reconfiné. Il faut continuer à vivre.
Et la musique vous booste-t-elle toujours ?
Oui, la musique nous porte. Sous toutes ses formes. Je viens de finir la première d’une pièce de théâtre musicale avec ma fille qui sera donnée en juin. C’était beaucoup de boulot avec le texte et la musique.
Et j’ai donné un concert de musique classique à Vienne, dans la salle des concerts du Nouvel an. Des gens de tous bords écoutent de la musique, c’est un langage universel partagé par tout le monde.
Vous restez toujours très optimiste.
Si on n’a plus d’espoir, on a qu’à tous se suicider collectivement. J’ai vu des situations où la résilience humaine m’a donné du courage. Où les gens ont toujours trouvé le sursaut. Sans cela, il n’y a plus d’humanité.
On ne doit pas être fataliste, se dire “c’est comme ça”. C’est aussi des choix que l’on peut faire pour vivre en paix, pour ne pas créer une société à plusieurs niveaux. Nos démocraties doivent se reconstruire. Nous vivons aujourd’hui un autre esclavagisme avec tout pour les plus riches.
Il faut prendre le départ vers autre chose, une démocratie plus participative. Avec de la culture comme essentielle.
Pour votre dernier album, “Mother nature”, vous collaborez avec la nouvelle génération. Comment cela s’est-il construit ?
Je voulais savoir dans quel monde ils ont envie de vivre. Il n’y avait pas de cahier des charges, juste une page blanche. Chacun a choisi son sujet. Ils ont écrit des textes, des nanas sont parties sur “nés égaux en droit et en réalité”… J’ai mis ma patte.
Pour dire que choisir l’amour est possible. Il faut les écouter, apprendre d’eux et créer une société ensemble pour le futur de nos enfants et pour l’amour de la planète. Ils ont compris tout ça, c’est ce message qui m’a portée pendant cet album. Je veux le porter le plus que je peux avec ma voix.
Annie Lalalove en première partie
Première partie : The Boom Boom Schack d’Annie Lalalove. Il est temps de s’autoriser un pas de côté, de s’oindre d’un baume parfumé pour cautériser les plaies d’une longue année improbable où tout nous fut interdit. Boom Boom Shack est le liniment idéal, une sorte de “Don’t Worry Be Happy” augmenté de grâce féminine, de douceur ouatée, et d’élégance discrète… Annie Lalalove (un nom comme une friandise) le livre enrubanné en amorce d’un LP radieux, dont la “Feelgood music” va soigner nos douleurs mornes.
Faisons donc ce pas de côté pour s’immerger dans ces chansons aérées, cette barbe à papa musicale qui va à l’encontre des musiques formatées, supposément “urbaines”, agressives et rythmiques qui colonisent l’univers sonore du moment.
Roots et boisées, emmenées par une voix de ruisseau qui cascade sur des mélodies touchantes dans leur quasi nudité.
.