Ce vendredi 18 mars au matin, l’Adissanais prend la route direction l’Ukraine.
“Cette route, je la connais par cœur, je l’ai fait des dizaines de fois”, lâche Gabriel Hardy Françon. Cet habitant d’Adissan s’élance ce vendredi matin en direction de Loutsk, en Ukraine, ville qu’il espère rejoindre dès samedi.
Dans sa voiture : un chargement humanitaire avec notamment beaucoup de médicaments utiles dans le cadre de la médecine de guerre, des équipements de protection, lunettes tactiques, gants tactiques, des sacs de couchage, des jumelles à vision nocturne, quatre jerricanes qu’il remplira d’essence en Pologne…
Contenus de la page
“La peur n’évite pas le danger”
“Ce matériel est destiné à ceux qui vont au front mais aussi aux volontaires qui vont vers des zones de combat pour apporter des vivres par exemple”, explique-t-il ce jeudi soir, alors qu’il charge son véhicule. Il aurait aimé se procurer davantage de gilets pare-balles mais n’a ni le temps d’attendre les pièces en cours de fabrication ni l’argent pour les financer. Il se contente donc d’en apporter deux, pour des personnes qui lui sont chères à Loutsk. L’une d’elle est Roman, ami dont il a déjà recueilli la famille dans sa maison à Adissan.
“Je vais aider des gens que je connais”, précise-t-il. Ainsi, il a également à bord 10 kilos de farine “pour une boulangère que je connais et qui ne trouve plus de farine là-bas.” Gabriel a été résident ukrainien pendant plusieurs années, a travaillé comme journaliste au Kyiv Post, parle l’ukrainien et le russe… Alors bien sûr, il aurait pu envoyer ce matériel collecté avec un premier convoi parti d’Adissan lundi.
Il faut agir vite
“Mais les gens me font confiance.” Il veut remettre en mains propres certaines commandes et compte également prendre des photos et témoigner. Il sait aussi qu’il faut agir vite. Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, il a créé sa structure, REUM (pour Rescue & Equip Ukraine Mission) et levé 15 000 € dont il garde une partie “en cas d’urgence” pour financer de potentielles évacuations de réfugiés.
Son réseau, sa connaissance du terrain, son expérience, lui permettent d’être réactif et de viser juste. la veille du départ, il n’a pas peur. “La peur n’évite pas le danger. J’y vais conscient de la réalité mais sans aucune crainte“. Son objectif : rejoindre Loutsk puis Lviv jusqu’à mardi prochain, dernier “délai, en raison d’obligations professionnelles.
Des nouvelles de Lena et sa famille
Au milieu des cartons non scotchés (pour éviter des problèmes à la frontière), il y a un colis de l’Ukrainienne Lena Ostroverkh, accueillie à Adissan, pour son mari Roman resté à Loutsk. Leur enfant, Makar, quatre ans, a débuté l’école ce lundi à Adissan. Quant aux formalités administratives concernant le statut de la famille de réfugiés, elles sont en bonne voie à la préfecture.
.