6 Nations – Le grand chelem, les Bleus en rêvent

Après avoir pesé leur communication au trébuchet au point de n’avoir jamais prononcé les mots « grand chelem » depuis le début de la compétition, les Bleus d’Antoine Dupont ont enfin brisé ce tabou dans les travées du Principality stadium de cardiff. À eux de l’assumer, désormais…

Entendons-nous bien : à force de l’avoir dit, répété, martelé durant les mois précédents quant à la nécessité de « remporter très vite un titre », il était évident que l’objectif naturel du XV de france à l’entame de ce Tournoi consistait à viser le dixième grand chelem de l’histoire du rugby français, douze ans après ceux que Marc Lièvremont n’avait pas encore surnommé “les sales gosses”. Reste que pour aller au bout de ce rêve, les Bleus avaient décidé de tourner sept fois leur langue dans la bouche avant de parler, et plus encore… L’idée était en effet de retenir les leçons de 2020 ou 2021 où, face aux questions de journalistes enthousiasmés, les Tricolores s’étaient laissés griser, prononçant bien malgré eux les mots « grand chelem » un peu trop tôt, avant de se vautrer sur les écueils écossais puis anglais. Voilà pourquoi, cette année, les hommes de Fabien Galthié ont porté une attention énorme sur le poids de leurs mots, en se contentant micro ouvert de viser « la première place du Tournoi ». Manière de ménager les superstitions des uns, de mieux se « couvrir » en cas d’échec, et tout simplement de ne pas chatouiller les susceptibilités des adversaires, comme cela avait été le cas des Ecossais pour la dernière manche du Tournoi la saison dernière.

Des susceptibilités à ménager

Reste que tous les tabous sont faits pour être brisés, même les plus légitimes, et que cet objectif dont-il-ne-fallait-pas-prononcer-le-nom est enfin sorti des lèvres du marmoréen Antoine Dupont, admettant après la victoire de Cardiff que « désormais, on pouvait parler de grand chelem ». Un challenge devenu naturel après ce quatrième succès en autant de rencontres, sans lequel une victoire finale n’aurait évidemment pas le même goût. Imagine-t-on un instant Antoine Dupont soulever le trophée des Six Nations sourire aux lèvre après un match nul, ou pire, une défaite, en fonction du résultat des irlandais face à l’Ecosse ?

A vrai dire, pas une seconde en ce qui nous concerne. Et c’est bien pour cela que, sans vouloir rajouter de la pression sur les épaules des Bleus, tout autre résultat qu’un grand chelem samedi prochain au Stade de France ne pourrait être vécu que comme un échec, qui verrait entretenir cette image de « Poulidors » qui leur colle à la peau depuis le début du mandat de Galthié.

Fabien Galthié et « le scenario rêvé »

Une perspective qu’on ne souhaite évidemment pas développer. Et les Bleus non plus, qui se réjouissaient dans le sillage de leur sélectionneur de ce « scenario rêvé » à l’heure de toucher leur Graal. « On va aborder ce match après quatre succès dans le Tournoi, l’objectif qui arrive est naturel, assurait Galthié. On a appris et on ne laisse rien au hasard, c’est pourquoi à partir de lundi, on va commencer la préparation de ce match avec notre méthode. »

Laquelle intègre pleinement ce jeu médiatique, puisqu’une revue de presse détaillée susceptible de soulever des clés dans la préparation psychologique est délivrée chaque début de semaine aux joueurs. Une perspective qu’Antoine Dupont anticipait d’ailleurs ainsi vendredi soir : « il ne faudra surtout pas se laisser endormir par ce qui sera écrit à notre sujet dans les médias et rester concentrés sur nous. Parce qu’il nous faut encore battre l’Angleterre avant de pouvoir vraiment se réjouir. » Ou quand la sacro-sainte langue de bois incitant à « prendre les matchs les uns après les autres » et la perspective d’évoquer un grand chelem se rejoignent enfin face à l’évidence. C’est dit, malgré une prudence bien compréhensible…

Source

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

S'inscrire

spot_imgspot_img

A découvrir aussi
Toute l'info à Béziers

Coupe du monde de rugby 2023 – Antoine Dupont a été opéré ce vendredi après-midi après sa fracture maxillo-zygomatique

Victime d'une fracture maxillo-zygomatique ce jeudi soir face à la Namibie, Antoine Dupont a été opéré ce vendredi par le professeur Frédéric Lauwers. La course contre-la-montre débute pour revenir lors d'une...

1 conducteur de ligne – Auch

FLEXIM intérim recrute 1 conducteur de ligne - Auch - FLEXIM interim: Agence sur Auch, Gimont, Condom, Fleurance. Entretien individuel avec prise de rendez-vous 24/24: https://flexim-interim.fr/nos-agences-d-interim-gers/ Salaire versé le 7 du mois suivant et acomptes versés à la demande selon les heures réalisées Missions Intérim de 1 jour à 18 mois CDI favorisés Aide à l'ouverture de votre compte CPF

Visa pour l’image retire les photos sur le Front national : il est pourtant “nécessaire de visualiser la montée de l’extrême droite” proteste le photographe...

Le projet sur l'extrême droite en Europe du photojournaliste catalan Jordi Borràs a été projeté lors du Festival Visa pour l'Image de Perpignan qui s'est achevé le 17 septembre dernier. Trois photos d'un meeting de Marine Le Pen ont été retirées. Pour le directeur et fondateur de Visa, "il s'agit d'une fausse polémique". Explications.