Avec ce temple inné et sa capacité à construire ses séries en redondo avec des passes liées dans un mouvement contenu dans un ballet d’une lenteur exquise. Et que dire des estocades du meilleur torero avec les aciers de la décennie.
José María Manzanares est devenu une grande figura, un grand torero artiste. A Séville évidemment où il a fait chaviré la Maestranza avec l’indulto de ce Nuñez de Cuvillo en pleine Feria, la première grâce d’un toro dans l’histoire sévillane.
Et à Madrid avec « Dalia » ce grand toro de Victoriano del Rio où les 24000 spectateurs, réfractaires au départ au toreo et au charme du bel andalou, ont totalement chaviré pour faire rugir Madrid comme jamais et infligé une longue bronca pour ne pas avoir offert la première queue à Las Ventas pour un torero depuis Palomo Linares en 1972. Le plus beau moment de gloire de sa carrière. Le combat le plus marquand à Madrid depuis trois décennies.
Alors cette clôture de Feria promet un grand moment de tauromachie avec trois artistes aux talents aussi profonds qu’éclectiques qu’Antonio Ferrera, Juan Ortega et Manzanares. D’autant que José María semble enfin soigné de ses problèmes de dos qui ont perturbé ses dernières temporadas et retrouve en 2021 toute la grandeur de son toreo et sa régularité dans les triomphes.
